Le Ballet national de Vienne à l’Opéra royal de Versailles : représentation du 4 novembre
Quel meilleur cadre pour un ballet sur Marie-Antoinette que l’Opéra royal de Versailles. L’arrivée au château savamment éclairé dans la nuit, le passage devant la Chapelle… Bref, une entrée en matière de rêve. Sur la scène, le ballet national de Vienne, dirigé depuis septembre 2010 par Manuel Legris, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris. La chorégraphie est signée Patrick de Bana, qui, pour ce ballet, « s’est davantage intéressé à l’âme de cette femme qu’au personnage historique, aux dates et faits ayant marqué la vie de la reine française ».

A noter aussi les costumes signés par Agnès Letestu et plutôt réussis. La danseuse confirme le talent qu’elle avait déjà déployé pour les Enfants du Paradis, notamment. Un petit bémol cependant pour les habits de ces messieurs avec les petits caleçons courts du type « boxers », pas vraiment percutants.
Le ballet est divisé en deux actes au cours desquels on découvre tout d’abord une Marie-Antoinette joyeuse, jeune, pleine de vie avant que les événements ne la rattrapent. Malgré le très bon niveau de la troupe, et je citerai tout particulièrement Olga Esina (Marie-Antoinette) et Kirill Kourlaev, charismatique Destin, je n’ai pas adhéré à la proposition de Patrick de Bana. Ce n’est pas tant l’absence de pointes dans ce ballet néo-classique, soulignée par JoPrincesse ou Amélie qui m’a gênée, que la répétition un peu trop systématique de certains mouvements : les poses de poupées articulées déclinées tout au long du premier acte, les grands jetés, certains portés au deuxième acte…
La structure des mouvements répétés en canon est aussi très souvent utilisée, au risque, dans certains tableaux de groupe, de créer une impression de fouillis. La scène de l’Opéra royal, de surcroît, n’est pas très grande et ne se prête pas forcément à ce type de chorégraphie. J’ai, en revanche, trouvé intéressant le parti-pris des duos entre le Destin et l’ombre de Marie-Antoinette, qui venaient en contrepoint de la reconstitution de la vie de cour. Le dernier Pas de deux entre Marie-Antoinette et Louis XVI m’a également convaincue : beaucoup d’émotion doublée d’une scénographie dépouillée et assez judicieuse.
Le ballet a reçu un accueil très chaleureux de la part du public, n’hésitant pas à taper des pieds pour marquer son enthousiasme. On se serait (presque) cru au Zénith… JoPrincesse, amatrice de ballets et qui se trouvait, par un heureux hasard, assise à côté de moi, a également beaucoup apprécié.
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D’accord sur pas mal de points, comme d’habitude
. Même si le ballet est ennuyeux, il a le merite de ne pas cacher les qualités des danseurs : de très belles lignes pour tous et toutes, des solistes investi-e-s et interprètes convainquant-e-… Ça donne vraiment envie d’en voir plus. Pour ma part, j’ai trouvé la scène plutôt grande, et j’y aurai vu sans problème un corps de ballet d’une œuvre classique, quitte à venir avec autre chose que Marie-Antoinette. Bref, vivement 2013.
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Oui, toute la soirée, je me suis dit : « Dommage de ne pas les voir dans un autre ballet ». Je me souviens d’Olga Esina et de Roman Lazik au gala pour le Japon au Palais des Congrès dans la Chauve-Souris de Roland Petit… J’avais vraiment été bluffée!