Retour sur la Première de Swan de Luc Petton, un ballet réunissant sur scène danseuses et cygnes.
J’avoue être allée un peu à reculons à ce spectacle, émettant un certain nombre de réserves sur la présence d’animaux sur scène. Force est de constater que j’ai été plutôt agréablement surprise même si le dernier tiers du ballet m’a paru plus faible, moins inspiré.
« Par un travail d’écoute et d’effacement », explique Luc Petton, « le danseur s’ouvre à son altérité animale et lui cède toute sa place dans un jeu d’improvisation et de création intuitive et instantané ». Cette citation illustre bien la proposition chorégraphique de Swan, celle d’un ballet où les six danseuses se métamorphosent en cygnes et se fondent parmi leurs homologues à plumes. Le propos est servi par une belle mise en images, avec au fond, une ligne d’eau, couvrant la largeur de la scène comme un couloir de natation, et le long de laquelle évoluent et se croisent danseuses et cygnes.

La recherche de cette animalité entre terre et eau est, à mon sens, le point fort de cette œuvre. Les bras des danseuses se font ailes, leurs corps cherchent de nouveaux points d’appui, viennent et entrent dans l’eau, mêlant ainsi leurs costumes de bain synthétiques aux plumes noires des cygnes. Point d’orgue de cette séquence : le solo de la plus grande de ces danseuses, sur le devant de la scène, effectuant une sorte de mue quasi-hypnotique, cygne déployant sa longue silhouette.
Après, vient l’ « acte blanc ». Cette fois-ci, ce sont des cygnes blancs qui entrent sur scène, martelant le sol de leur démarche pataude. Les danseuses, en costumes clairs, les accompagnent, poursuivant ce ballet mixte où la danseuse devient cygne (mais le cygne ne devient pas danseuse, ça c’est sûr !). Une partie qui m’a semblé longuette, même si elle donnait davantage à voir les interactions entre les danseuses et les animaux. J’avoue avoir décroché.
Au final, une proposition chorégraphique intéressante. La bande-son, est par ailleurs, très réussie avec un saxophone live. Swan est à l’affiche au Théâtre de Chaillot jusqu’au 14 juin.
A lire ailleurs : Danses avec la plume
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j’en avais entendu parler à la radio, j’étais assez curieuse, merci pour cet article qui précise tout cela!